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Greg Zlap: "Johnny voyait l'harmonica comme une voix"
information fournie par AFP 21/08/2025 à 11:51

Le musicien Greg Zlap à Paris, le 18 août 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

Le musicien Greg Zlap à Paris, le 18 août 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

Connu pour ses solos d'harmonica lors des concerts de Johnny Hallyday, Greg Zlap rend hommage à "la culture blues" du rockeur disparu en 2017 dans "Toute la musique que j'aime", interprétations débridées de ses tubes, seul ou en duo avec notamment le rappeur MC Solaar.

"Le blues, c'est une musique qui est libre, parce qu'elle est improvisée, et c'est ce qui se passait sur scène avec Johnny pour moi", sourit Greg Zlap, les yeux pétillants quand remontent les souvenirs d'une décennie de concerts avec la star.

Le plus saillant d'entre eux est sans nul doute son solo enfiévré sur "Gabrielle". Johnny s'en délectait, le public en redemandait: Zlap avait réussi à faire de son instrument d'une dizaine de centimètres une voix à part entière.

"Je n'ai pas eu peur d'aborder le répertoire de Johnny avec un œil frais, puisque je l'avais toujours eu", glisse le musicien quinquagénaire, né en Pologne.

Au-delà du côté rockstar, "Johnny avait la culture blues", une "passion commune", narre-t-il.

Le musicien Greg Zlap à Paris, le 18 août 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

Le musicien Greg Zlap à Paris, le 18 août 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

"Le blues, ça veut dire que je t'aime/Et que j'ai mal à en crever (...) Toute la musique que j'aime / Elle vient de là, elle vient du blues", chantait Hallyday en 1973, dans "La musique que j'aime".

Dans son album hommage sorti vendredi, Greg Zlap place son harmonica au premier plan pour des reprises adaptées librement de tubes comme "Quelque chose de Tennessee", "Requiem pour un fou" ou "Je te promets".

- "Freestyle" -

L'originalité du disque réside surtout dans des duos avec sept artistes, dont le guitariste Fred Chapellier sur "Gabrielle", le musicien et chanteur de blues Ian Siegal sur une reprise en anglais d'"Allumer le feu", mais aussi Thomas Dutronc, le rappeur MC Solaar ou Norbert Krief, guitariste du groupe rock Trust.

Le musicien Greg Zlap (d) et le rappeur MC Solaar à Paris, le 18 août 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

Le musicien Greg Zlap (d) et le rappeur MC Solaar à Paris, le 18 août 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

"J'étais dans une salle, j'ai vu Greg. Je suis monté sur la scène et on s'est mis à faire du freestyle, du blues, de l'improvisation, balancer des mots", raconte MC Solaar à propos de sa rencontre avec l'harmoniciste.

Le freestyle est "un terme qui, à l'origine, vient du blues, du jazz, et puis est arrivé dans le rap", rappelle celui qui a fait partie des pionniers du rap français ("Caroline") dans les années 1990, soulignant combien cette musique permet de rencontrer "l'inconnu".

Cet état d'esprit a permis de ne pas coller à l’œuvre du Taulier. L'album collectif "On a tous quelque chose de Johnny", avec entre autres Amel Bent, Benjamin Biolay et Kendji Girac, s'était attaqué à ce monument de la chanson française en novembre 2017, quelques semaines avant le décès de la star, qui avait ému le pays entier.

"Je voulais absolument qu'on puisse se détacher, qu'on puisse construire sur les chansons de Johnny et non pas l'imiter", souligne Greg Zlap.

"Tu m'as donné quelques éléments que j'ai mis dans ma machine à laver, dans mon cerveau, l'élément de liberté, de ce qui se passe dans le monde d'aujourd'hui. C'était des impressions", reconnaît MC Solaar.

Le résultat donne "Le Ranchero", qui reprend "Le Pénitencier" mais avec des paroles à l'opposé de l'univers carcéral de la célèbre chanson.

"Johnny, c'est que de l'amour. On a tous une chanson à lui. Ses interprétations ont toujours été extrêmement positives", loue le rappeur.

Sur scène, "Johnny était toujours imprévisible. Il faisait les choses en fonction du public, ce n'était pas un show millimétré", explique aussi Greg Zlap.

Pour recréer cette énergie du live, l'album a été enregistré dans des conditions similaires: "Basse, batterie, guitare dans la même pièce et zéro droit à l'erreur, c'est-à-dire que si jamais il y avait une plantade quelque part, on recommençait", illustre l'harmoniciste.

Ses concerts, au Casino de Paris le 8 décembre puis en tournée, promettent eux aussi de laisser place à l'improvisation, ponctuée d'invités surprises.

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